Ce poème est extrait du recueil "J'ai pleuré des soleils" à paraître en Juillet 2022 aux éditions L'Ire de l'Ours.
Chaque jour, désespérément,
Elle fait face à l’océan.
Les flots écumants
balaient les rochers
Abrupts et désolés.
Incessant ressac !
Les vagues en vrac
S’écrasent sur les falaises esseulées
et puis s’enfuient
Vers l’infini.
Seule, face à l’océan,
Elle scrute le vide persistant.
Elle l’attend. Elle l’ espère.
Ses cheveux flottent dans le vent d’hiver.
Ses pieds s’agrippent au rocher surplombant.
Immobile, elle brave l’ouragan.
Son corps au désespoir
Dessine une ombre noire
Sur la toile d’un ciel d’orage
Qui de ses espoirs efface les mirages.
Il n’est plus d’horizon,
Plus de rêves féconds,
Car la mer avec le ciel à présent se confond
N’offrant à ses yeux absents
Que l’infini du néant.
Alors elle l’imagine
Perdu dans l’océan du vide
Souffrant mille misères,
Tempêtes et sorcières.
Elle songe aux démons qui hantent les mers,
Ces dévoreurs d’âmes
Qui ne se repaissent que de drames.
Le vent lui souffle de faire taire
Ces peurs délétères
Mais elle ne l’entend pas
Elle s’enferme dans ses vaines certitudes,
Croit que c’est l’habitude
Cette vie de solitude,
Lorsque l’homme que l’on espère
A préféré la mer et ses courants d’air.
Triste destinée
Que celle de l’attente désespérée
Quand il existe un monde à explorer
Et que celui qui est parti
En quête d’infini
Ouvre la voie
D’un Au-delà.
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